CITATIONS

"On voyage pour changer, non de lieu, mais d'idées." Hippolyte Taine

"Voyager, c'est demander d'un coup à la distance ce que le temps ne pourrait nous donner que peu à peu." Paul Morand


lundi 14 décembre 2015

17) Singapore - laaaaaaa

Cet article couvre la période du 13 au 22 novembre 2015.


Singapour, c'était l'étape prévue avant même d'organiser le voyage. Une façon d'allier notre périple en Asie avec un stop "comme à la maison" chez Marie et Quentin.
Certains la surnomment "la Suisse de l'Asie", et c'est vrai que dès les premiers pas dans la ville, le contraste avec le reste de notre voyage est frappant. Une promenade dans le quartier des affaires, en passant par l'impressionnant bayfront, quelques heures dans le quartier chinois, Little India ou encore le musée des civilisations asiatiques, et nous voici replongés dans une ville aux standards familiers, où nos sens ne savent plus où ils en sont. Pas d'odeur (à part le Durian!), pas de déchets, et des saveurs occidentales qu'on avait oubliées depuis quelques mois.
Mais au delà de ces visites, à Singapour, on s'est reposé, pris le temps, mangé (beaucoup), même cuisiné (un peu), profité des soirées et week-end en compagnie de Marie et Quentin pour partager un peu de nos expériences, rire, discuter, découvrir les food courts et de nombreux restaurants sympas pour se régaler (encore!).
On aura aussi largement profité d'un Wifi et d'un ordinateur qui fonctionnent, pour les sauvegardes de photos, la préparation de notre périple en Amérique du Sud et autres recherches plus faciles à faire bien assis dans un canapé moelleux plutôt que dans une salle commune d'auberge de jeunesse où  on s'arrache les cheveux pour capter un brin de connexion faiblarde!
  
Bref, une parenthèse d'une semaine très agréable au cœur de la ville la plus occidentalisée que l'on ait croisée depuis le départ, gonflés à bloc pour continuer le voyage et profiter de chaque instant jusqu'au bout de notre aventure.
Pour illustrer cette semaine hors du temps, une vidéo de photos, et une liste non exhaustive des petits plaisirs accordés à Singapour :
- Porter une robe
- Me maquiller
- Manger de la moutarde et de la salade verte
- Boire au robinet
- Faire la grasse matinée
- Faire un footing
- Aller voir un spectacle
- Suivre Marie à un son cours de Pilates
- Boire un verre sur le plus haut rooftop de la ville
Et... Profiter de ma sœur pendant toute une semaine!

dimanche 13 décembre 2015

16) Le Cambodge c'est Angkor l'Asie



Cet article couvre la période du 3 au 13 novembre 2015.


Le Cambodge c’était l’occasion.

Entre la Thaïlande et Singapour, la tentation était grande de faire un crochet au pays des Khmers où nous attendent notamment les célèbres temples d’Angkor et l'histoire douloureuse du régime des Khmers Rouges.

Trop rapide pour sortir des sentiers battus et toucher du doigt l’envers du décor, notre passage se raconte en une série d’expériences vécues autour de Phnom Penh et de Siem Reap :

  • Entrer par le poste frontière terrestre réputé le plus corrompu du pays
On ne peut pas dire qu’on ne savait pas, même le Lonely nous avait prévenus que c’était un poste particulier. Tout d’abord c’est à Hat Lek que le visa coûte le plus cher. Pour quelle raison ? Nous l’ignorons. Ensuite, même si tu sais qu’il ne faut accepter aucune proposition des « aidants », il est en pratique difficile de différencier les officiels des magouilleurs, la confusion étant probablement volontairement entretenue par les deux catégories de zigotos présents dans la zone.

Malgré une petite fâcherie avec un soit disant employé de la compagnie de bus pour récupérer notre passeport et quelques bahts (monnaie thaïlandaise) laissés à un genre de médecin pour vérifier notre température corporelle, nous nous en sommes bien sortis. Nous avons même été invités à passer derrière le guichet des douaniers pour remplir les formulaires à leur côtés sur la table qui leur sert de bureau.. D’accord c’est très bizarre mais finalement nous avons eu notre visa sans séquestration ! (C’est facile d’en sourire après coup mais pendant on faisait moins les fiers)


  • Plonger dans l’horreur du Kampuchea démocratique des Khmers Rouges
Dans une même journée, nous avons visité la prison S21 de Tuol Sleng et le « Killing Field » de Choeung Ek. Cela nous a permis de découvrir ou d’approfondir nos connaissances sur l’horreur d’une des dictatures les plus violentes de l’histoire, mis en place par Pol Pot et sa clique. Ce régime reposait sur une idéologie communiste de l’extrême visant à instaurer une grande coopérative agricole en guise de société. On ne sort pas indemne de ce voyage dans le temps.

En quelques jours après leur entrée dans la capitale le 17 avril 1975 (parfois sous les hourras), les Khmers Rouges ont notamment fermé les frontières, aboli la monnaie, fermé les écoles et évacué les villes. Ça annonce la couleur sur le type de révolution voulue par cette bande de cinglés. Ensuite, tout le monde au boulot dans les rizières, extermination des érudits (en gros les ex-citadins ou par exemple les personnes portant des lunettes) et de tous les ennemis de « l’Angkar » (l’organisation) en purgeant les mécontents jusque dans les propres rangs des Khmers Rouges.

Le résultat sur le plan humain de cette folie ayant duré moins de 4 ans : presqu’un quart de la population cambodgienne décimée par des cambodgiens, des millions d'hommes et de femmes exécutés, torturés ou morts de faim et de fatigue. Les survivants peuvent être classés en trois catégories : les victimes, les bourreux dont certains sont devenus des victimes, et les stratèges des crimes perpétrés. Ces derniers n’ayant été jugés que 30 ans plus tard, et la communauté internationale s’étant positionnée de manière ambiguë pendant longtemps on peut comprendre aisément que la société cambodgienne porte encore aujourd’hui les cicatrices d’une telle tragédie.

Bref, une journée bouleversante sur un exemple de dérive que le genre humain devrait éviter à tout prix.

(très bonne lecture sur le sujet « First they killed my father » ou « D’abord ils ont tué mon père » de Loung Ung)

Tuol sleng, musée du génocide

Choeung Ek, champ d'exécution

  • Faire réparer une moto de location dans la banlieue de Phnom Penh
Des motos et des scooters on commence à en avoir loués pas mal en Asie. La circulation chaotique des grandes villes ne nous fait presque plus peur (la conduite à Mandalay nous a permis de repousser nos limites). Pourtant, quand on se retrouve à plat à 15 km du centre-ville de Phnom Penh, on se sent à nouveau comme des débutants de la bourlingue. Après avoir demandé à des passants, on comprend qu’une "boutique capable de nous aider" se trouve plus loin dans la rue. Je paraphrase volontairement car le concept de garagiste à l’occidentale est inadapté au cas présent.

Bien qu’éloignés des quartiers touristiques, on se demande à quelle sauce on va être mangés avec nos têtes de pigeons en détresse. Nos craintes s’évanouissent à l’annonce du prix de 5 dollars pour le démontage-remontage de la roue arrière, le changement de chambre à air, la neutralisation de deux pointes à l’intérieur du pneu (peut-être soigneusement placées par le loueur héhé) et le spectacle réciproque pendant la réparation conduites par cinq jeunes ouvriers cambodgiens nous jetant des regards curieux et amusés semblant dire « Mais qu’est-ce que vous faîtes là ? »

Si nous avions appelé le loueur comme c’était stipulé, nous aurions probablement perdu au moins 2h et une cinquantaine de dollars. Vive la débrouille !



  • Diner avec une ancienne collègue cambodgienne
Rien ne semble relier le chef-lieu de l’Eure, i.e. Évreux, à la capitale Cambodgienne. C’est pourtant à l’hôpital d’Evreux que Lucie a appris à maîtriser l’échographie aux côtés de Dany, une radiologue cambodgienne venue compléter sa formation en France.

Le soir de notre arrivée à Phnom Penh, nous avons partagé avec Dany un repas très sympathique entre souvenirs des moments passés à Évreux avec Lucie et questions de notre part sur sa vie, sa ville et son pays.



  • Prendre un petit déjeuner basique au prix d'une chambre 
En Asie, il est généralement possible de manger soit comme les locaux pour une bouchée de pain (enfin, de riz plutôt) soit dans des restaurants plus touristiques où l'addition peut grimper relativement vite. Dans les précédents pays, nous choisissions nos repas en fonction des envies et du budget avec une certaine agilité.

Au Cambodge, j'avoue que nous n'avons pas réussi à percer le mystère entourant l'alimentation. Dans un pays où, parait-il, un agent de circulation gagne 1 dollar par jour (hors pots de vin), le prix de la nourriture semble complètement incohérent. Même la street food n'est pas si bon marché et peu attirante.

La question est devenue prégnante car notre budget, basé sur des statistiques de www.tourdumondiste.fr, s'est vite avéré impossible à tenir malgré la limitation des frais de transport et le choix de chambres bas de gamme. Nous avons donc commencé à développer une compétence d'analyse comparative des ratios poids/prix des "fried rice", currys ou autres omelettes pour parvenir notamment à combler mon estomac insatiable. Nous avons malgré tout découvert quelques plats locaux savoureux comme le Amok et le Cha Trob mais nous sommes probablement passés à côté de certaines spécialités. Par exemple, nous n'avons pas tenté les tarentules frites sur le marché de nuit..  

Les bières étaient généralement moins chères que les bouteilles d'eau. Nous aurions pu boire exclusivement de la "Angkor beer" mais, en raison d'un avis médical défavorable de Lucie, nous avons finalement choisi de ressortir nos pastilles de purification pour boire l'eau du robinet.

Au final, même en usant de ces techniques de radinerie, nous avons dépensé deux fois plus en nourriture qu'en logement, ce qui n'était pas le cas dans les pays comparables. 

Sur un marché de Siem Reap

Sur un marché de Siem Reap

Amok aux légumes

Les glaçons sont réputés surs au Cambodge

Tarentules ou serpents ?


  • Relever le défi des circuits d’Angkor en vélo de ville sans vitesse sous une chaleur écrasante
Dès notre premier soir à Siem Reap, nous avons rencontré M et H, un couple de voyageurs français très sympathiques qui rentraient d'une journée à vélo dans le parc d'Angkor.

A l'exception de la journée au complexe de Roluos, pour laquelle nous avons partagé un tuktuk avec eux (en plus des bières et des expériences de voyage le soir à la guesthouse), nous nous sommes déplacés exclusivement à vélo. En raison de considérations économiques déjà évoquées, nous avons choisi des bicyclettes de ville basiques plutôt que des VTT à vitesses qui coûtaient quelques dollars de plus. Donc oui, visiter les temples d'Angkor en vélo c'est possible mais au bout de 30 km pour la petite journée et plus de 40 km pour la grosse sur ce genre de vélo, on ressent un petit effet au niveau des mollets et du popotin.

Naturellement il faut avoir les épaules et les jambes couvertes (au moins jusqu'aux genoux) pour entrer dans les temples et comme il fait constamment une chaleur moite infernale, le moindre bout de tissu supplémentaire sur un carré de peau est un supplice. Sérieusement, nous n'avons eu nulle part plus chaud qu'à Siem Reap même à Singapour ou au Philippines (où je me trouve au moment de la rédaction de cet article). Comme de plus, nous nous logions pour moins de 10 dollars la nuit dans des chambres sans climatisation et que la température ne baissait pas vraiment la nuit, il ne nous restait que la douche pour espérer ressentir pendant quelques minutes la fraîcheur salvatrice sur la peau.

Peut-être est-ce parce que notre allure faisait vraiment peur à voir qu'un tuktuk est allé jusqu'à nous proposer une course alors même que nous pédalions sur nos montures ? A la réflexion je crois simplement qu'ils n'ont plus aucune limite dans la sollicitation des touristes.



Quand les touristes visitent, les chauffeurs dorment


  • Tomber sur une peinture de Dominique Strauss-Kahn dans un monastère de Roluos !
"Excusez-moi pour la tenue je sors de la douche.."




  • Se convaincre que les arbres poussent ausi bien dans la pierre que dans la terre
C'est une des caractéristiques les plus emblématiques des temples d'Angkor, la nature y a repris ses droits pendant des siècles d'abandon. Toutefois, contrairement aux légendes épiques d'explorateurs occidentaux découvrant une cité perdue, les populations locales ont toujours eu connaissance de l'existence et de la position au moins approximative des temples d'Angkor.

Aujourd'hui les temples dans lesquels la pierre et la jungle se mêlent malgré les campagnes de défrichage ne sont pas si nombreux mais Ta Prohm, Preah Khan et Ta Som présentent à eux trois de magnifiques spécimens de fromagers (celba pentandra) et de ficus (ficus religiosa). Les premiers ont des racines massives et peu nombreuses tandis que pour les seconds c'est l'inverse, elles sont fines et multiples.

"Les arbres naissent et s'accrochent dans la fissure où un oiseau a déposé la semence, puis ils tendent leurs racines vers le sol. Pour cela les racines tracent leur chemin entre les pierres de sorte que lorsqu'elles épaississent, elles écartent progressivement les blocs. En définitive, l'arbre devient le support du bâtiment mais lorsque' il meurt ou qu'il est renversé par un ouragan, les blocs libérés s'effondrent." (Angkor, cité khmère)

Preah Khan

Preah Khan

Ta Som

Ta Prohm

Ta Som

Angelina Jolie y cueille une fleur dans Tomb Raider

Ta Prohm

  • Continuer à s’émerveiller dans des temples après 3 mois en Asie
Le premier temple bouddhiste de notre voyage, nous l'avons visité au début du mois d'août en Bouriatie (Russie). Depuis, nous en avons visités des centaines appartenant à différents courants (gelugpa, theravada, mahayana, zen, etc) et prenant différentes formes et dimensions architecturales.

En projetant de visiter Angkor, nous avons pris la décision de plonger dans l'énorme usine touristique (la seule de cette envergure dans le pays) pour aller voir... des temples. Mais quels temples !

Il y en a pour tous les goûts, les amateurs de ruines verdies, les fans de frises sculptées à perte de vue, les passionnés de points de vue, les adeptes des levers et couchers de soleil sur des plans d'eau, les mordus de statues animales, etc. C'est un régal pour les yeux et pour les photographes dont les appareils frôlent la surchauffe.

Sans hésitation, ce que l'on trouve en quelques jours à Angkor mérite bien les efforts à fournir pour supporter le trafic incessant dans le parc, les sollicitations systématiques des vendeurs (souvent des enfants..) et des tuktuks, les groupes de touristes bruyants et parfois irrespectueux, et les 40 dollars d'entrée pour 3 jours. (Pour les coureurs que ça intéresse, le semi-Marathon qui a lieu chaque année à Angkor en décembre peut être un moyen malin de bénéficier d'une expérience unique du site)

Voici, pour finir, quelques clichés que j'espère convaincants sur les atouts esthétiques des temples d'Angkor.

Bayon

Bayon

Angkor Wat

Angkor Wat

Angkor Wat

Pre Rup

Pre Rup

Prasat Kravan

Preah Khan


Angkor Wat

Bayon

Bakong

East Mebon

Angkor Wat



Monastère au sud de Siem Reap


Neak Pean
Angkor Wat


vendredi 27 novembre 2015

15) "Vacances" en Thaïlande



Au départ nous avions prévu de rédiger les articles sur la Thaïlande et le Cambodge pendant notre semaine de confort et de modernité à Singapour où nous étions hébergés chez Marie et Quentin.

Nous sommes arrivés chez eux le vendredi 13 novembre 2015.

Affectés par la tragédie qui a frappé la France quelques heures plus tard, nous n’avions plus le cœur à l’écriture et aucune envie de publier nos photos de voyage au beau milieu de cette triste actualité. On s’est senti presque honteux d’être loin pendant que nos proches et moins proches enduraient l’horreur des attentats et l’atmosphère pesante des jours suivants.

Parce qu’on n’a pas d’autres choix que de poursuivre nos vies malgré tout, c’est depuis les Philippines que nous écrivons ces articles avec un mois de retard.

Vous nous manquez et on pense très fort à vous !

Cet article couvre la période du 20 octobre au 3 novembre 2015.

Ainsi, nous avons passé deux semaines en Thaïlande dont une dizaine de jours avec Camille, une amie de Lucie, qui nous a rejoints pour faire un break entre la fin de son internat de médecine et le début de sa vie de neurologue.

Par manque de temps, nous avons choisi de faire l’impasse sur la grande moitié nord du pays, pourtant intéressante d’un point de vue culturel et ethnologique, pour nous concentrer sur un autre atout célèbre de la Thaïlande : ses îles et plages de carte postale. Du coup, nous avons assez peu appris sur le peuple Thaï puisque la majorité des locaux que nous avons rencontrés étaient des « ouvriers » de l’industrie touristique. On pourrait soutenir qu’on ne voulait pas faire subir à Camille un mode de voyage trop spartiate mais je crois bien qu'en vérité, après une immersion relativement importante et éprouvante en Birmanie, nous avions besoin d’une « pause » pour recharger un peu les batteries.

La Thaïlande pour nous ça restera quatre lieux, quatre ambiances : Bangkok, Koh Tao, Railay et Koh Chang.

Et aussi un peu de temps passés dans les transports. En effet, ce n’est pas parce qu’on s’autorise des cocktails sur la plage qu’on va commencer à prendre l’avion pour moins de 2000 km !


Bangkok

Deux petits jours pour explorer cette mégapole de 14 millions d’habitants c’était court. On en retiendra quelques repas savoureux dans les stands de rues, l’efficacité du bateau-bus pour se déplacer, les mini-arnaques au tuk-tuk, des temples colorés (dans un style encore inédit pour nous), une averse tropicale d’Apocalypse et un massage thaï « UnPeuDouloureuxMaisEnFaitCaFaitDuBien ».

Le palais royal ne nous voulait pas malgré deux tentatives avortées. L’une en raison d’une fermeture exceptionnelle pour cause de fin du carême bouddhique (nous a-t-on dit...) et l’autre à cause d’une inondation éclair conséquente à l’averse apocalyptique mentionnée plus haut.


Koh Tao

Pour rejoindre la plus petite île du trio Koh Tao, Koh Phangan, Koh Samui (« Koh » signifie « île »), nous prenons un bus de nuit jusqu’à Chumphon avant d’embarquer au petit matin sur un bateau chargé de jeunes occidentaux. La fameuse « Full Moon Party », rendez-vous lunaire des fêtards du monde entier aura lieu dans quelques jours sur l’île voisine de Koh Phangan. Certains festivaliers avaient manifestement décidé de passer quelques jours à descendre dans les profondeurs des eaux de Koh Tao avant de remonter vers les cieux sur la plage de Koh Phangan (éventuellement aidés par la musique électro et les substances psycho-actives).

Koh Tao, avec ses eaux cristallines et poissonneuses et ses dizaines d’établissements spécialisés, est le paradis des plongeurs à la recherche de paysages aquatiques multicolores. Pourtant, l’île dont les mensurations ne dépassent pas 3 km sur 6 est toujours très sauvage en son cœur et la plupart de ses baies et plages ne sont accessibles qu’à l’aide de véhicules tout-terrain (ou par bateau). Nous logerons 4 jours dans un bungalow modeste camouflé dans la jungle à 20 mètres d’une petite plage très peu fréquentée. Nos ennemis sont les moustiques, particulièrement féroces ici, nos amis sont les geckos qui se nourrissent des premiers, les blattes ne nous dérangent pas. Échappant pour quelques heures à cette faune terrestre nous passerons une journée sur un bateau navigant de récifs en récifs autour de l’île. Ce sera l’occasion pour Lucie et moi de découvrir les joies du snorkelling et les coups de soleil thaïlandais.

Pour rejoindre Surat Thani en direction de notre prochaine étape nous avons navigué sur un bateau de nuit où les 100 passagers étaient alignés sur des paillasses de 60 cm de large en deux rangées de 50 dans une grande pièce non climatisée. Impossible d’ouvrir les fenêtres car la pluie nous tombait sur le visage notamment pendant les deux orages que nous avons essuyés. De plus, aucun ventilateur n’était dirigé vers nous. Huit heures dans une étuve flottante où règnent la promiscuité et les bruits des personnes souffrant de mal de mer, on peut appeler ça une expérience de voyage...


Railay

Railay n’est pas une île et pourtant il faut un bateau pour se rendre dans ce village de la côte Andaman car la péninsule qui l’abrite est obstruée côté terre par des montagnes karstiques infranchissables. Côté mer, deux des trois plages n’ont pas de ponton, c’est donc les pieds dans l’eau que nous sommes arrivés dans ce lieu idyllique.

Personne n’y habitait de façon permanente jusqu’à ce qu’il devienne un lieu de pèlerinage pour les mordus d’escalade. Depuis, de nombreux hôtels avec piscine et restaurants ont complété l’offre touristique qui était limitée à de simples cabanes en bois avec hamacs. Néanmoins, l’absence de routes (et donc de voitures), les bars éphémères en bois, la présence de rastafaris au look extravagant et de sportifs passionnés de grimpette, donnent l’impression que le lieu a conservé une âme empreinte de sérénité. Un peu comme un village de surfeurs qui, devenu une station balnéaire tout public, garde un « spirit » tourné vers le surf avec son jargon et sa musique reggae.

Il a été très facile et même naturel de se mettre au rythme de Railay. Pour qui ne grimpe pas, c’est bain de soleil sur les plages entourées de falaises, bain tout court dans la mer turquoise, dégustation de cocos (ou de cocktails selon l’heure), spectacle improvisé par des troupes de singes et ascension d’un « pain de sucre » doté d’un point de vue et d’un lagon. Toutefois, cette dernière activité s’apparentait plus à de l’escalade qu’à de la randonnée finalement.

Emportant avec elle le souvenir d’une bougie sur un « Mango sticky Rice » concrétisant son anniversaire, Camille doit déjà nous quitter pour attraper son avion du retour à Phuket.


Koh Chang

De notre côté, on passera 3 jours supplémentaires sur une île située à la frontière avec le Cambodge nommée Koch Chang. Le trajet en bus nous prendra 26h avec un changement à Bangkok entre 5h et 8h du matin dans un quartier où la soirée se termine à peine, Khaosan Road.

Koh Chang n’est pas la plus jolie, ni la plus sauvage, ni la plus extravagante des îles thaïlandaises c’est pourquoi nos attentes étaient limitées. Nous en avons donc profité sans pression, à notre rythme, en réservant un peu de temps à la préparation de notre séjour au Cambodge qui, lui, ressemblera moins à de simples vacances au soleil.

Photos
Bangkok










Koh Tao














Railay



  







 



 






Koh Chang