Dans l’imaginaire des occidentaux que nous sommes, la Chine c’était d’abord un pays vaste et varié, densément peuplé par endroit, et surtout très exotique car éloigné culturellement. Eh bien, contre toute attente, notre première impression fut d’abord inversée !
En effet, après le passage de la frontière Mongolie-Chine en pleine nuit, le simple fait que la gare flambant neuve d’Erenhot dispose d’une signalétique, d’éclairages, d’un plan, d’un vrai tableau d’affichage, d’escalators… a suffi à faire naître en nous la sensation surprenante de retrouver des repères familiers. De plus, nous avons passé nos deux premières nuits à Pékin dans un hôtel confortable, chinois certes mais s’inspirant des célèbres chaînes internationales, situé dans le quartier des affaires, accessible grâce à un métro propre et performant (il s’agissait d’un cadeau d’anniversaire agréable et utile pour se remettre de la rudesse de notre expérience mongole). Bref, c’est la modernité et la qualité des infrastructures de la Chine que nous avons d’abord perçu et, en creux, leur absence en Mongolie.
De manière générale, on a souvent tendance à poursuivre la découverte d’un pays (ou d’une région), alors qu’on l’a quitté, en mesurant les écarts avec le suivant.
Cette première impression a néanmoins été rapidement remplacée par un sentiment d’exotisme au gré des balades au contact des pékinois dans différents quartiers de la capitale. Une des raisons évidentes, en plus des fruits inconnus dans les étals, des cantines de rues, des touk-touks et des embouteillages de scooters électriques, c’est qu’il nous est impossible de comprendre un traitre mot de chinois, qu’il soit écrit ou parlé. Ce détail complique un certain nombre d’actions simples comme prendre le bus par exemple (je veux dire le bon et dans le bon sens).
Quoi qu'il en soit, ce qui a vraiment fait de notre semaine à Pékin un moment inoubliable ce n’est pas la visite de la Muraille de Chine, de la Cité Interdite, du Palais d’Eté, du quartier Hutong, ou du parc du Temple du Paradis, dont les splendeurs et les ambiances nous ont pourtant émerveillés. Non, ce qui a rendu les choses spéciales c’est d’avoir découvert la ville et ses joyaux tout en bénéficiant de l’hospitalité et de la générosité sans limite de nos hôtes chinois Nicy et Kiwi. Elle est originaire du Hunnan au sud (région des montagnes du film Avatar) et souhaiterait voyager en Europe, lui vient de la Mandchourie au Nord et aime beaucoup cuisiner (quel délice !), ils travaillent tous deux dans le secteur en plein boum des technologies web et mobiles. Plus qu’un matelas dans un bureau, ils nous ont offert de partager un bout de leur culture, de leur gastronomie, de leurs fiertés, de leur vision du monde, de leurs rêves. Et si c’était ça le sens du voyage ?
Enfin, un événement exceptionnel, prévu de longue date mais que nous n’avions pas du tout anticipé, a complété le tableau de notre expérience pékinoise : la plus grande parade militaire de l’histoire de la République Populaire de Chine a eu lieu le jeudi 3 septembre 2015 à l’occasion de la commémoration des 70 ans de la fin de la seconde guerre mondiale (en Asie la capitulation japonaise). Les conséquences visibles de l’organisation de ces festivités nationales étaient : quelques fermetures exceptionnelles de sites touristiques, la mise en place d’un dispositif de sécurité militaire dans notre hôtel (où devait probablement se tenir une réunion d’officiels du Parti), la présence de drapeaux rouges partout dans la ville et surtout la couleur du ciel d’un bleu intense pendant deux jours grâce à la mise à l’arrêt préventive des industries les plus polluantes de la région (et peut être aussi l’utilisation de techniques pour provoquer les précipitations en amont). Pour la première fois de notre vie nous avons regardé une cérémonie militaire entièrement, en compagnie de Kiwi et Nicy et d’une pastèque bien fraîche. Nicy a tenté une traduction à la volée du discours du Président Xi Jinping et nous a envoyé quelques jours plus tard la traduction officielle que nous avons pu comparer avec les interprétations de la presse internationale/occidentale.
N’ayant prévu de passer qu’un mois en Chine, nous avons décidé de cibler une seule province, le Yunnan, pour ses paysages de montagne, son authenticité, sa diversité ethnique, sa gastronomie mais aussi parce qu’il nous a semblé plus facile de faire faire notre visa birman à Kunming qu’à Pékin. Dans l’avion pour Kunming nous sommes les deux seuls non Chinois. Ce sera la première d’une longue série d’immersions totales dans les transports.
Notre découverte du Yunnan fera l’objet d’un post dédié, je termine donc comme d'habitude par une petite série de photos.
Muraille bondée...
...donnant envie de s'échapper
Nicy & Kiwi
Stade Olympique
Médecine chinoise VS médecine occidentale...