Cet article couvre la période du 11 au 17 mars 2016.
Commençons par le passage de frontière entre la Bolivie et le Pérou, point d’orgue de notre carrière éphémère dans le banditisme. Le bureau de la douane bolivienne n’ouvre qu’à 14h (pause sieste oblige) et à l’ouverture une panne de connexion internet empêche « l’agent » habillé en civil d’enregistrer la sortie de notre véhicule. On patiente en plein cagnard en assistant à la scène incroyable du douanier suivi de voyageurs allemands se rendant dans le cybercafé d’en face pour remplir un formulaire d’entrée. Pendant ce temps le stress commence à nous envahir car de l’autre côté, à 100m de là, nous allons devoir présenter des faux papiers à la douane péruvienne (afin de faciliter la vente espérée de la voiture au Pérou) et on aimerait bien être de l’autre côté et que ce soit fini... Tout s’est finalement bien passé mais il nous a fallu rouler 20km en direction de Puno avant de pouvoir réellement nous détendre les zygomatiques après les sourires crispés dans le bureau de la douane.
Après avoir pas mal profité des rives boliviennes du lac Titicaca, on décide de filer vers Cuzco sans arrêt à Puno, ville péruvienne pourtant riche de folklore et d’histoire. Comme à chaque entrée dans un nouveau pays, un certain nombre de détails nous saute aux yeux sur la route de Cuzco sans bien sûr que l’on puisse les élever au rang de généralités : les vallées sont plus luxuriantes et assez densément peuplées (rendant plus difficile la recherche de coins tranquilles pour camper ou pique-piquer), les routes sont plutôt en bon état, le carburant n’est pas trop cher et son volume s’exprime en gallon américain, les péruviens semblent plus souriants et chaleureux que leurs voisins boliviens.
En arrivant à Cuzco, nichée à 3600 m d’altitude, c’est le choc ! L’ancienne capitale de l’empire Inca, le Tawantinsuyu, concentre charme et patrimoine historique. Elle est envahie par les touristes, certes, mais à l’exception de quelques villes (Santiago, Valparaiso, Sucre, et dans une moindre mesure Salta), tous les centres urbains que nous avons vus depuis 3 mois et demi étaient au mieux quelconques, au pire déprimants. Ici, il y a des vestiges Incas, du style colonial, des églises, des musées et une offre de restauration à faire saliver les papilles, tout cela dans un décor de montagnes verdoyantes baignées de soleil. Le mal des montagnes ne nous concerne plus après presque un mois passé entre 3500 et 4500m.
En plus, on a trouvé la formule parfaite pour garer Juan en sécurité et se loger à moindre coût. On dort dans la tente de toit dans le jardin d’une auberge très sympathique, El Duende, située dans les hauteurs populaires du quartier San Blas. Ce sera d’autant plus pratique par la suite car on pourra y laisser Juan pendant notre rando de 5 jours au Machu Picchu. Mais avant ça, on dispose de quelques jours pour visiter la ville ainsi que la Vallée Sacrée du rio Urubamba.
Les restes des murs Incas dans certaines rues, et surtout les ruines de la forteresse Inca de Sacsayhuamán nous impressionnent. Des pierres de plusieurs tonnes (200 tonnes pour la plus grosses à Sacsayhuamán) assemblées sans mortier dans un ajustement parfait quel que soit le nombre de facettes… Mais comment était-ce possible avec les moyens techniques des Incas du 15e siècle ? En tout cas, après avoir résisté aux multiples séismes dévastateurs, ces pierres devraient rester là encore un moment. En ville toutefois, l’empreinte coloniale des espagnols est plus visible que les restes Incas dont une partie des pierres a servi à construire la cathédrale, les églises et les maisons cossues dans un style spécifique mêlant tendances européennes et influences andines (par exemple, les miroirs, absents des églises catholiques européennes, servaient ici à attiser la curiosité des indigènes et les attirer à l'intérieur des édifices religieux).
A la veille de partir pour le Machu Picchu en suivant le chemin du Salkantay (4 jours de trek), on fait un petit tour dans la Vallée Sacrée en passant notamment par les ruines de la forteresse de Pisac, et le centre de recherche agricole Inca de Moray. Les terrasses concentriques en amphithéâtre auraient permis de simuler une vingtaine de micro-climats afin de pratiquer des essais de culture et d’estimer les rendements à attendre dans la région.
Ci-après, les photos légendées !
Dans le prochain et dernier article (à ne pas manquer) :
- Le trek de 4 jours du Salkantay (6264m) et la visite du célèbre Machu Picchu
- La boucle de 6 jours et ses 7 cols au-dessus de 5000m de l’Ausangate (6385m) ainsi que la montagne colorée de Vinicunca
- Arequipa (Au revoir Juan..) et le Canyon de la Colca
- Lima
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Découverte de la plaza de Armas |
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Mercado San Pedro |
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Mercado San Pedro |
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Mercado San Pedro |
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Mercado San Pedro |
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Maison de l'archevèque |
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Mur Inca dans une ruelle |
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Ça grimpe, gare à l'essoufflement à 3600m |
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Plaza San Francisco |
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Le Cristo Blanco... |
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...dominant l'ancienne capitale du Tawantinsuyo, petit nom du Grand Empire Inca |
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Musicien folklorique à touristes très sympathique |
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Sacsayhuamán où se joua l'un des derniers épisodes de la conquête espagnole du Pérou |
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Le cactus hallucinogène utilisé, au choix avec l'Ayahuasca,
par les chamanes dans les cérémonies de "limpieza"
(nettoyage du corps et de l'esprit) |
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Scène classique dans les rues de Cuzco, l'alpaca sert à attirer les appareils photo contre rémunération |
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Un peu de musique et de danses traditionnelles |
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Cuzco by night |
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Pachacutec, 9e Inca, responsable de l'expansion fulgurante
de l'empire et de la construction du Machu Picchu |
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Pisac |
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Pisac |
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Pisac |
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Pisac |
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Moray |
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Moray |
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Moray |
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Moray, shooting avec mon model |
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Moray |