CITATIONS

"On voyage pour changer, non de lieu, mais d'idées." Hippolyte Taine

"Voyager, c'est demander d'un coup à la distance ce que le temps ne pourrait nous donner que peu à peu." Paul Morand


mercredi 14 octobre 2015

11) Dans les montagnes du Yunnan (1/2)

Cet article couvre la période du 5 au 16 septembre 2015.

La Chine est vaste comme l’Europe et, comme en Europe, 100km peuvent séparer des cultures (et des langues) très différentes. Pékin par rapport à Kunming (capitale du Yunnan) c’est un peu comme Madrid par rapport à Varsovie, il y a quelques dissemblances.

La province du Yunnan elle-même se caractérise par sa diversité ethnique puisque 50% des minorités de la Chine y vivent.

Pour situer, son territoire est aussi grand que l'Allemagne et touche le Vietnam, le Laos, la Birmanie et quatre provinces (ou régions) chinoises, dont le Tibet et Sichuan.




Kunming

La capitale du Yunnan est surnommée « la ville du printemps éternel » grâce à un ensoleillement généreux, à des températures agréablement tempérées par l’altitude (1900 m environ) et à une végétation continuellement en fleur. Il s’agissait pour nous plus d’un point de départ qu’un objectif en soi mais la perspective de se rafraîchir après l’épisode Pékinois dans une ville fleurie le temps d’obtenir notre visa pour la Birmanie ressemblait à un scénario tout à fait acceptable. Pourtant, n’y allons pas par quatre chemins, il a plu tous les jours et parfois tout le jour… Nous avons même eu froid à un moment !

Bien qu’impatients de découvrir la province et de quitter la ville et la pluie, Kunming nous a tout de même offert de belles surprises comme le temple Yutong, le quartier historique et très vivant de Guandu et les balcons vertigineux de la porte du Dragon sur le lac Dian.

On se déplace en métro et en bus avec une aisance croissante, on obtient notre visa birman en 24h et je parviens même, malgré quelques difficultés, à trouver des chaussures de randonnée de qualité et à ma taille (souvent ça s’arrête au 37) pour remplacer mes fidèles Quechua arrivées en bout de course.

Premières expériences culinaires du Yunnan aussi, ça pique mais c’est très bon !!!








Les rizières millénaires de Yuanyang

Depuis Kunming c’est 7h de bus et 1h de minibus pour rejoindre le hameau de Duoyishu au cœur du territoire des Hani, surnommés les « sculpteurs de montagne », qui cohabitent avec les Yi. Pendant deux jours, nous jouons une partie de cache-cache avec les nuages et les nappes de brouillard pour profiter pleinement du paysage époustouflant formé par ces montagnes entièrement façonnées par l’homme, et capturer les meilleurs clichés. D’un jaune vif, le riz situé à une altitude de 1500m est proche de la récolte tandis qu’en haut il est vert éclatant. Les rizières en terrasse existent dans de nombreuses régions d’Asie mais les terrasses de Yuanyang doivent leur classement au patrimoine mondial de l’UNESCO à leur taille de plus de 16000 hectares, à leur histoire longue de 1300 ans, et à la préservation de modes de vie locaux parfaitement adaptés à l'environnement.

Nous avons multiplié les balades recommandées par notre hôte à travers les rizières et les villages typiques sans se lasser du tableau que la lumière et les nuages transforment à chaque instant.

Malheureusement, la majeure partie de nos photos sont actuellement coincées sur une carte SD devenue illisible. En attendant l’opération à cœur ouvert qui nous permettra de les récupérer nous ne disposons que de quelques clichés rescapés de cet odieux complot :








Dali la détente

Avant de mettre le cap au nord du Yunnan, nous passons quelques jours dans la petite ville de Dali (altitude 2000 m). Aujourd’hui le tourisme chinois s’est emparé de sa vieille ville et du rivage de son lac. Pourtant, une ambiance « baba cool » semble héritée de l’époque où les seuls visiteurs de Dali étaient quelques hippies occidentaux en quête de voyage intérieur.

L’ethnie la plus représentée à Dali et dans les alentours est le peuple Bai. Nous n’hésitons pas à faire une heure de bus pour visiter le marché Bai de Shaping qui nous a réjoui car authentique, contrairement à certains « spectacles pour touristes ».

Sur le plan sportif on s’est contenté d’une après-midi vélo au bord du lac Erhai car le sommet Cangshan (4122 m) que l’on aurait pu envisager de gravir a décidé de rester dans les nuages. Cela nous allait pas mal aussi de nous préserver pour les randonnées à venir.

Le clou du passage à Dali fut sans conteste le cours de cuisine avec notre professeure Luxi (qui a immédiatement retenu le prénom de Lucie !), l’objectif étant la réalisation de raviolis chinois fait maison de A à Z. A 10h nous retrouvons notre prof et les trois autres élèves au marché de Dali pour acheter les ingrédients et bénéficier de nombreuses explications sur ce qui se trouve sur les étals (plusieurs légumes du Yunnan sont inconnus même pour des chinois d’autres provinces). De retour à l’atelier on passe à la réalisation de la pâte et à la préparation des deux farces (avec et sans viande). Puis on fait preuve d’une certaine dextérité pour la confection des raviolis en « demi-lune » que l’on fait ensuite cuire de trois manières différentes (à la vapeur, à la poêle et à l’eau). Il ne reste plus qu’à effectuer le mélange homéopathique de sauce soja, vinaigre, huile de sésame et piment pour déguster le fruit de notre travail (environ 3h de boulot).

En plus des conseils pour la recette, on se sera informé sur les spécificités des quatre grands groupes de cuisines chinoises : du Nord, du Sichuan, du Yunnan, et celle qui s’est le plus exportée à l’étranger, la cuisine Cantonaise.





De la couenne qui sèche à la fenêtre
















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