Au départ nous avions prévu de rédiger les articles sur la Thaïlande et le Cambodge pendant notre semaine de confort et de modernité à Singapour où nous étions hébergés chez Marie et Quentin.
Nous sommes arrivés chez eux le vendredi 13 novembre 2015.
Affectés par la tragédie qui a frappé la France quelques heures plus tard, nous n’avions plus le cœur à l’écriture et aucune envie de publier nos photos de voyage au beau milieu de cette triste actualité. On s’est senti presque honteux d’être loin pendant que nos proches et moins proches enduraient l’horreur des attentats et l’atmosphère pesante des jours suivants.
Parce qu’on n’a pas d’autres choix que de poursuivre nos vies malgré tout, c’est depuis les Philippines que nous écrivons ces articles avec un mois de retard.
Vous nous manquez et on pense très fort à vous !
Cet article couvre la période du 20 octobre au 3 novembre 2015.
Ainsi, nous avons passé deux semaines en Thaïlande dont une dizaine de jours avec Camille, une amie de Lucie, qui nous a rejoints pour faire un break entre la fin de son internat de médecine et le début de sa vie de neurologue.
Par manque de temps, nous avons choisi de faire l’impasse sur la grande moitié nord du pays, pourtant intéressante d’un point de vue culturel et ethnologique, pour nous concentrer sur un autre atout célèbre de la Thaïlande : ses îles et plages de carte postale. Du coup, nous avons assez peu appris sur le peuple Thaï puisque la majorité des locaux que nous avons rencontrés étaient des « ouvriers » de l’industrie touristique. On pourrait soutenir qu’on ne voulait pas faire subir à Camille un mode de voyage trop spartiate mais je crois bien qu'en vérité, après une immersion relativement importante et éprouvante en Birmanie, nous avions besoin d’une « pause » pour recharger un peu les batteries.
La Thaïlande pour nous ça restera quatre lieux, quatre ambiances : Bangkok, Koh Tao, Railay et Koh Chang.
Et aussi un peu de temps passés dans les transports. En effet, ce n’est pas parce qu’on s’autorise des cocktails sur la plage qu’on va commencer à prendre l’avion pour moins de 2000 km !
Bangkok
Deux petits jours pour explorer cette mégapole de 14 millions d’habitants c’était court. On en retiendra quelques repas savoureux dans les stands de rues, l’efficacité du bateau-bus pour se déplacer, les mini-arnaques au tuk-tuk, des temples colorés (dans un style encore inédit pour nous), une averse tropicale d’Apocalypse et un massage thaï « UnPeuDouloureuxMaisEnFaitCaFaitDuBien ».
Le palais royal ne nous voulait pas malgré deux tentatives avortées. L’une en raison d’une fermeture exceptionnelle pour cause de fin du carême bouddhique (nous a-t-on dit...) et l’autre à cause d’une inondation éclair conséquente à l’averse apocalyptique mentionnée plus haut.
Koh Tao
Pour rejoindre la plus petite île du trio Koh Tao, Koh Phangan, Koh Samui (« Koh » signifie « île »), nous prenons un bus de nuit jusqu’à Chumphon avant d’embarquer au petit matin sur un bateau chargé de jeunes occidentaux. La fameuse « Full Moon Party », rendez-vous lunaire des fêtards du monde entier aura lieu dans quelques jours sur l’île voisine de Koh Phangan. Certains festivaliers avaient manifestement décidé de passer quelques jours à descendre dans les profondeurs des eaux de Koh Tao avant de remonter vers les cieux sur la plage de Koh Phangan (éventuellement aidés par la musique électro et les substances psycho-actives).
Koh Tao, avec ses eaux cristallines et poissonneuses et ses dizaines d’établissements spécialisés, est le paradis des plongeurs à la recherche de paysages aquatiques multicolores. Pourtant, l’île dont les mensurations ne dépassent pas 3 km sur 6 est toujours très sauvage en son cœur et la plupart de ses baies et plages ne sont accessibles qu’à l’aide de véhicules tout-terrain (ou par bateau). Nous logerons 4 jours dans un bungalow modeste camouflé dans la jungle à 20 mètres d’une petite plage très peu fréquentée. Nos ennemis sont les moustiques, particulièrement féroces ici, nos amis sont les geckos qui se nourrissent des premiers, les blattes ne nous dérangent pas. Échappant pour quelques heures à cette faune terrestre nous passerons une journée sur un bateau navigant de récifs en récifs autour de l’île. Ce sera l’occasion pour Lucie et moi de découvrir les joies du snorkelling et les coups de soleil thaïlandais.
Pour rejoindre Surat Thani en direction de notre prochaine étape nous avons navigué sur un bateau de nuit où les 100 passagers étaient alignés sur des paillasses de 60 cm de large en deux rangées de 50 dans une grande pièce non climatisée. Impossible d’ouvrir les fenêtres car la pluie nous tombait sur le visage notamment pendant les deux orages que nous avons essuyés. De plus, aucun ventilateur n’était dirigé vers nous. Huit heures dans une étuve flottante où règnent la promiscuité et les bruits des personnes souffrant de mal de mer, on peut appeler ça une expérience de voyage...
Railay
Railay n’est pas une île et pourtant il faut un bateau pour se rendre dans ce village de la côte Andaman car la péninsule qui l’abrite est obstruée côté terre par des montagnes karstiques infranchissables. Côté mer, deux des trois plages n’ont pas de ponton, c’est donc les pieds dans l’eau que nous sommes arrivés dans ce lieu idyllique.
Personne n’y habitait de façon permanente jusqu’à ce qu’il devienne un lieu de pèlerinage pour les mordus d’escalade. Depuis, de nombreux hôtels avec piscine et restaurants ont complété l’offre touristique qui était limitée à de simples cabanes en bois avec hamacs. Néanmoins, l’absence de routes (et donc de voitures), les bars éphémères en bois, la présence de rastafaris au look extravagant et de sportifs passionnés de grimpette, donnent l’impression que le lieu a conservé une âme empreinte de sérénité. Un peu comme un village de surfeurs qui, devenu une station balnéaire tout public, garde un « spirit » tourné vers le surf avec son jargon et sa musique reggae.
Il a été très facile et même naturel de se mettre au rythme de Railay. Pour qui ne grimpe pas, c’est bain de soleil sur les plages entourées de falaises, bain tout court dans la mer turquoise, dégustation de cocos (ou de cocktails selon l’heure), spectacle improvisé par des troupes de singes et ascension d’un « pain de sucre » doté d’un point de vue et d’un lagon. Toutefois, cette dernière activité s’apparentait plus à de l’escalade qu’à de la randonnée finalement.
Emportant avec elle le souvenir d’une bougie sur un « Mango sticky Rice » concrétisant son anniversaire, Camille doit déjà nous quitter pour attraper son avion du retour à Phuket.
Koh Chang
De notre côté, on passera 3 jours supplémentaires sur une île située à la frontière avec le Cambodge nommée Koch Chang. Le trajet en bus nous prendra 26h avec un changement à Bangkok entre 5h et 8h du matin dans un quartier où la soirée se termine à peine, Khaosan Road.
Koh Chang n’est pas la plus jolie, ni la plus sauvage, ni la plus extravagante des îles thaïlandaises c’est pourquoi nos attentes étaient limitées. Nous en avons donc profité sans pression, à notre rythme, en réservant un peu de temps à la préparation de notre séjour au Cambodge qui, lui, ressemblera moins à de simples vacances au soleil.
Photos
Koh Tao
Railay
Koh Chang